Le château de Brissac se trouve à Brissac Loire Aubance, dans le département de Maine-et-Loire, à quinze kilomètres d'Angers. Depuis le début du xvie siècle, il est la propriété et la résidence des ducs de Brissac. Il est classé au titre des monuments historiques depuis le 3 novembre 1958 et 8 novembre 1966

Histoire

C'est à l'origine un château-fort construit par Foulques Nerracomte d'Anjou, au xie siècle. Après la défaite des Anglais par Philippe Auguste, celui-ci le cède à Guillaume des Roches.

Le château est acquis en 1435 et reconstruit en 1455 par Pierre de Brézé, un riche ministre de Charles VII. À la mort de celui-ci, survenue à la bataille de Montlhéry en sauvant le roi, c'est son fils, Jacques, qui en hérite et s'installe au château. Il s'y installe avec sa femme Charlotte de Valois (fille de Charles VII et d'Agnès Sorel). Lorsque Jacques découvre que sa femme a une liaison avec son ami Pierre de Lavergne, il la transperce avec son épée le 1er mars 1462[Information douteuse] ; aujourd'hui une légende prétend qu'elle apparaît sous la forme d'une dame blanche les nuits d'orage.

Pendant le règne de François Ier (1515 à 1547), la propriété est achetée en 1502 par René de Cossé que le roi nomme gouverneur du Maine et de l'Anjou. Le château entre ainsi dans la famille des Cossé qui adopte alors le nom de Brissac.

Pendant les guerres de religionCharles de Cossé (petit-fils de René) prend le parti de la Ligue, et le château est assiégé par le roi Henri IV. Après son ralliement au roi en 1594, il retrouve son château gravement endommagé en 1606, et obtient le titre de maréchal de France, ainsi que celui de duc de Brissac en 1611. La forteresse étant tout près d'être démolie, elle est reconstruite sous la conduite de l'architecte Jacques Corbineau qui en fait un édifice grandiose. À cette époque le duc de Brissac prend pour secrétaire particulier le gentilhomme Goddes de Varennes, marquis de la Perrière. Le 13 août 1620 une première entrevue de conciliation a lieu à Brissac en « terrain neutre » entre Louis XIII et sa mère Marie de Médicis, la réconciliation solennelle ayant lieu au bout de trois jours de festivités et de plusieurs entretiens privés.

Les Cossé-Brissac conservent le château jusqu'en 1792. Lors de la Révolution, il est réquisitionné et transformé en cantonnement pour les « Bleus » de Vendée. Mis à sac par les révolutionnaires, il reste dans cet état jusqu'en 1844, où un programme de restauration est entrepris et poursuivi par les Cossé-Brissac, à qui le château est restitué après la Révolution, et dont les membres s'y sont succédé depuis.

En 1890 est inauguré son théâtre, créé sur deux étages par sa propriétaire, née Jeanne-Marie Say (1848-1916), petite-fille du célèbre raffineur de sucre Louis Say, veuve en premières noces de Roland de Cossé, marquis de Brissac en 1871, puis vicomtesse de Trédern. Ce théâtre est restauré vers 1983.

Le duc de Brissac ayant proposé son château pour abriter des œuvres d'art, il reçoit en 1939-1940 le mobilier de Versailles — gardé sur place jusqu'en 1946 par l'épouse de Gaston Brière, son ancien conservateur — des œuvres des musées Gustave Moreau, Nissim de Camondo, Arts Décoratifs, de Châlons sur-Marne, des palais de l'Élysée et du Sénat, de la Comédie Française, de la légation Suisse, des ambassades d'Argentine et de Grande-Bretagne et parmi 65 collections privées celles d'André LhoteMaurice DenisPaul Valéry et le trésor de la cathédrale d'Angers.

Corinne Bouchoux cite un rapport de Brière sur l'irruption de cinq soldats allemands au château en août 1944, qui y tuèrent le gardien J.-B. Faucher.

Il est évoqué dans les souvenirs de Simon Charles Timoléon Pierre de Cossé (1900-1993), duc de Brissac en 1944 : En d'autres temps (1900-1939)La suite des temps (1939-1958)Le temps qui court (1959-1974) et Le Château d'en face (1974-1985) (B. Grasset et Fasquelle).

En 1960 le photographe Pierre Jahan réalisa pour la revue Plaisir de France plusieurs clichés du château ; il publia celui montrant un cavalier cuirassé dans la salle d'armes (Objectif - Marval, 1994, p. 93) où René Briat qui l'accompagnait revêtit un heaume que son compère ferma malencontreusement d'un coup de pouce... et dont il ne put extraire sa tête qu'avec l'aide de l'intendant du duc, absent ce jour-là.

En 1950, Jean Morin, alors préfet du département, a l'idée d'organiser une représentation théâtrale au château. Ce spectacle monté par René Rabault inaugure ce qui deviendra ensuite le festival d'Anjou.


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